Courir fait du bruit, plus précisément plusieurs bruits ! Mais qui a déjà pensé à les écouter ?
Et si les bruits de notre running nous donnaient des informations précieuses pour progresser et corriger ses défauts de course ?
Vous vous êtes déjà fait ausculter le cœur, essayez donc d’ausculter votre course à pied !
Comment s’y prendre ?! Mettez tout simplement vos écouteurs ou votre casque en place mais sans musique. Vous devriez entendre vos pas.
Prêt pour les 3 étapes de l’auscultation de votre course façon Le Coin Forme !
Le Coin Running (cliquez pour y accéder).
A mettre dans vos favoris avec un nouveau programme tous les 15 du mois !
1/ Cadence des pas
La cadence des pas correspond au nombre de fois que vous touchez le sol en un temps imparti. La cadence de course est souvent exprimée en Pas Par Minute (PPM).
On considère la cadence idéale de running à 180 pas par minute, ce qui revient à poser chaque pied 90 fois par minute.
Vérifiez votre cadence la prochaine fois que vous courrez en comptant vos pas sur 1 minute. Testez 3 fois et faites votre moyenne.
En général, notre cadence de running est en dessous de 180. On gagne souvent en vitesse de course en s’entraînant à augmenter, progressivement bien sûr, sa fréquence de foulée. Voici des astuces pour améliorer votre cadence de running sans faire de bêtises 😉.
Rappelez-vous bien que toute modification de votre course doit être bien dosée, sans quoi vous risquez de vous blesser. C’est valable pour la cadence comme pour le passage aux chaussures minimalistes. D’ailleurs la clinique du coureur, qui milite pour le minimalisme, propose un question/réponse intéressant sur la cadence de course à pied ici. Vous verrez, entre autres, que courir plus vite n’augmente pas forcément la cadence de running !
2/ Asymétrie gauche/droite
En écoutant leur course à pied, beaucoup de runners se rendent compte qu’elle n’est pas totalement symétriques. Les pas gauches et droits ne font pas le même bruits et ne sont pas espacés pareils.
Ne vous inquiétez pas, une vraie égalité gauche droite est rare car nous ne sommes jamais vraiment symétriques ! De nombreux facteurs en sont responsables :
- inégalité de longueurs des membres inférieurs (une jambe plus courte que l’autre de quelques millimètres);
- une musculature des fessiers, cuisses et mollets plus importante d’un côté;
- une “mauvaise habitude” conservée suite à un traumatisme passé;
- etc.
D’ailleurs les légères asymétries des pas ne semblent pas être responsables des blessures, le corps s’adaptant. Cette étude (en anglais) n’a pas retrouvé de corrélations significatives entre asymétrie des pas et coureurs bléssés.
3/ Intensité des impacts
Si vous avez déjà couru avec des écouteurs qui rentrent dans l’oreille, vous avez peut-être été étonné par la puissance des bruits d’impact des pieds contre le sol.
Evaluer l’intensité des impacts à la course est souvent très subjectif, sauf avec des matériels de mesure professionnels (tapis de course et tapis de sol d’analyse). Ce qui signifie donc que vous aurez du mal à savoir par vous-même si vous tapez trop fort contre le sol en courant.
Par contre, en courant de façon bien tonique, vous devriez alléger votre foulée comme on l’a vu avec Laurent Guay, podologue spécialiste du running (visionnez la vidéo au milieu de l’article).
La course est souvent interdite aux personnes présentant des douleurs articulaires des genoux, hanches ou dos. La raison invoquée est la répétition d’impact qui favoriserait l’usure des articulations. Pourtant, la médecine moderne s’accorde, de plus en plus, à recommander les activités physiques (même avec impacts) si elles sont bien réalisées. Je suis de cet avis. Bien réalisé signifie qu’il faut respecter son corps en lui laissant le temps de s’adapter. Grosso modo, il faut prendre son temps pour progresser et ne pas chercher la performance trop vite.
Toutefois, quand les symptômes sont avancés, je recommande plutôt du sport sans impact comme le vélo elliptique. En fait, je considère que certains patients n’arriveront pas à s’adapter à la course à pied et que le risque de blessures serait trop fort.
Enfin, on ne peut pas évoquer les impacts de la course à pied sans rentrer dans le débat chaussures maximaliste versus chaussure minimaliste mais ce sera la sujet d’un futur billet sur Le Coin Forme 😉 Intéressant de comparer entre chaussures maximalistes et minimalistes (voire pied nu). Un habitué au maximalisme risque D avoir des impacts puissants en courant pied nu.